Le sarcophage antique

 

Les pèlerinages commencèrent dès la mort de sainte Marthe et, nous dit Raban Maur: « … des miracles sans nombre se sont opérés dans sa basilique: des aveugles, des sourds, des muets, des paralytiques, des estropiés, des lépreux, des démoniaques et d'autres qui souffraient de divers maux y ont obtenu leur guérison ». Mais dès que les persécutions cessèrent et que les chrétiens purent vivre leur foi en toute sérénité, un nouveau tombeau fut offert à Ste Marthe.

 

 

tombeau de martheCe tombeau antique est depuis toujours situé dans la crypte, mais il sert maintenant de façade à l'autel de l'abside. C'est un sarcophage de marbre du IIIe siècle, copie un peu maladroite de sarcophages retrouvés dans les catacombes de Rome, et qui reprend des thèmes classiques à l'époque. On y voit, de gauche à droite:
   - les hébreux s'abreuvant à la source qu'a fait jaillir Moïse du rocher.
   - le miracle de la multiplication des pains.
   - au centre, un femme en position d'orante, entourée de deux hommes: Suzanne et les vieillards.
   - l'eau changée en vin: le miracle de Cana.
   - la prédiction du reniement de saint Pierre avec à ses pieds un animal sans tête qui serait le coq et non la tarasque.
   - Le Christ, enfin avec Marie-Madeleine qui lui baise les pieds surmontée de la résurrection de Lazare.

   Au début du VIIIème siècle, les sarrasins vinrent tout saccager en Provence et les fidèles cherchèrent à cacher les corps des saints pour qu'ils ne soient pas profanés. Le tombeau de sainte Marthe fut donc enterré dans ce qu'on appelait l'église basse, son ancien oratoire, et, après des siècles, en 1187, eut lieu l'invention officielle de ses reliques. Dans quelles circonstances? On n'en sait rien. Sur une tablette de marbre écrite en caractères romains et comme cela se faisait dans l'antiquité, on trouva alors dans le sarcophage une inscription: « BEATA MARTHA JACET HIC », c'est à dire: « La bienheureuse Marthe repose ici ». Cette tablette de marbre fut placée religieusement dans une armoire et remplacée par une plaque de métal sur laquelle on pouvait lire: « S Martha ospita Christi jacet hic »: «  Sainte Marthe, hôtesse du Christ, repose ici ». Le corps de la sainte était, lui, en parfait état de conservation. Quelques reliques furent prélevées, rangées dans l'armoire aux reliques pour être présentées à la dévotion des fidèles.
   Quant au tombeau, il fut refermé et placé derrière l'autel.
   
   A la suite de l'élévation des reliques, les pèlerinages reprirent de plus belle. On venait à Tarascon de tout l'occident chrétien et il fallu construire une nouvelle église, grande, qui fut consacrée à la Vierge Marie et à sainte Marthe en 1197 par Imbert d'Aiguières, archevêque d'Arles.
    Au XVème siècle, ce sarcophage dut paraître trop modeste et un autre, gothique, fut offert à sainte Marthe.

 

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*Clovis
vint en pèlerinage à Tarascon en 500 et il y fut guéri de maux de reins.

   « Clovis, roi des Francs et des Teutons, qui le premier (des princes de cette nation) fit profession de la foi chrétienne, frappé de la multitude et de la splendeur de ces miracles, vint lui-même à Tarascon et, à peine eut-il touché la tombe de cette sainte, qu'il fut délivré d'un mal de reins très grave, qui l'avait vivement tourmenté. En témoignage d'un si grand miracle, il donna à Dieu, par un acte scellé de son sceau, la terre située dans un rayon de trois lieues autour de l'église de sainte Marthe, de l'un et de l'autre côté du Rhône, avec les bourgs, les châteaux et les bois, domaine que cette sainte possède encore jusqu'à ce jour, par un privilège perpétuel. »
         Raban Maur
           « Vie » de Sainte Marthe.

 

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