Musée de Brignoles (Var).
A qui ce sarcophage fut-il destiné au IIIe siècle? Un saint ou une sainte, ou quelqu'un d'un rang social élevé? On ne le saura peut-être jamais. Ce que l'on sait, c'est qu'il fut réutilisé au VIe siècle pour Syagria, puisque l'inscription rajoutée sur le bandeau supérieur précise: « Ici repose dans la paix Syagria, de bonne mémoire, qui mourut le 12 des calendes de février…, la onzième de l'indiction. » (Donc dans la première moitié du VIe siècle).
Les chrétiens, qui croient en la résurrection des corps, ne voulaient pas se faire incinérer. Ils se faisaient inhumer, ce qui deviendra la règle dans l'Empire Romain au IIIe siècle. Mais les traditions hébraïques faisaient qu'on ne devait pas représenter Dieu. De plus, les Chrétiens, avant l'édit de tolérance de Galien en 260 et surtout avant Constantin, vivaient leur foi dans la discrétion. Les fabricants de sarcophages, eux, trouvaient leur source d'inspiration dans la mythologie grecque ou romaine, et on ne pouvait pas encore parler d'art chrétien. N'étaient donc utilisés, au départ, pour les sarcophages des fidèles, que des symboles que l'on trouvait aussi sur des tombes païennes, mais qui pouvaient être réutilisés avec une connotation chrétienne. Le sarcophage de la Gayolle en est un bon exemple. (Il faudra attendre le IVe siècle et Constantin pour trouver des représentations bibliques.)
Description du sarcophage:
En toile de fond, la nature avec des arbres et des oiseaux.